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Rachel Salmona, une histoire juive, le nouveau livre de Bernard Charon

Jumièges. Enseignant retraité et Tréportais d’origine, Bernard Charon publie un livre sur le destin tragique de Rachel Salmona, déportée en 1943.

Bernard Charon vient de consacrer son quatrième ouvrage à l’histoire d’une enfant juive martyre, Rachel Salmona. Installée avec ses parents dans la cité portuaire, Rachel est morte en déportation, à l’âge de 9 ans. Un collège du Tréport porte son nom depuis 1988.

Le 16 janvier 1943, Rachel est arrêtée dans sa classe de l’école des filles de la rue Suzanne, devant ses camarades. Les gendarmes la conduisent au domicile de la famille où sa mère, sa grand-mère et sa sœur sont également raflées. Transportées à Drancy puis au camp d’Auschwitz, elles connaîtront l’horreur dans une chambre à gaz. Le père, lui, avait déjà été arrêté à Paris en décembre 1941.

« Il ne faut pas oublier »

Bernard Charon avait quatre ans de moins que Rachel Salmona et était scolarisé en même temps qu’elle à l’école primaire des garçons du Tréport.

Avec le concours d’amis, parmi lesquels l’ancien maire du Tréport, Jean Garaud, Bernard Charon a reconstitué le parcours dramatique de cette famille qui avait fui Paris pour échapper à l’oppression nazie. Arrivée au Tréport, elle fut victime des mesures antijuives qui se succédaient et s’était retrouvée complètement ruinée. L’auteur, connu pour sa minutie d’historien, a accumulé nombre de documents et témoignages référencés sur la montée de l’antisémitisme, devenu doctrine d’État.

« Plutôt Hitler que le Front populaire : ce fut la réaction de beaucoup de personnes redoutant le bolchevisme, explique-t-il. Les chefs d’entreprise craignaient les nationalisations. Ils affirmaient en outre, à tort, ce qui fut prouvé, que la semaine de quarante heures aurait été un frein nuisible à la production. Et quant à la grande rafle des juifs de Paris, les responsables eux-mêmes avaient déclaré, lors de son organisation, que cela demande un tel déploiement de forces que les Allemands devraient y renoncer sans l’aide de la police française… »

De tels faits pourraient-ils se reproduire ? « Il ne faut pas oublier », conclut Bernard Charon.

« Rachel Salmona, une histoire juive » par Bernard Charon.
Renseignements au 02 35 37 25 89.